Vous voilà au rayon « café » de votre supermarché ou devant un présentoir dans votre coffee shop. Et voilà le moment délicat où il faut choisir. Qu’on parle d’une voiture, d’une destination de vacances ou d’un paquet de café, choisir, c’est difficile. Pour la voiture ou les vacances, on ne peut rien pour vous. Mais cet article est là pour vous faire vous sentir moins fragile et moins seul quand vous devrez choisir votre paquet de café 😉.
Les étiquettes présentes sur vos paquets de café contiennent des données intéressantes à prendre en compte dans votre choix, on les décrypte pour vous.
La fraîcheur du café
Selon que vous êtes dans un supermarché ou dans un coffee shop ou chez votre torréfacteur local, vous n’aurez pas accès au même niveau d’information sur la fraîcheur de votre café. C’est simple : les supermarché ne classent pas le café dans la catégorie « produit frais », de ce fait, seule la date limite d’utilisation optimale sera mentionnée, et celle-ci va parfois jusqu’à 24 mois après la date de torréfaction. On ne peut plus vraiment parler de fraîcheur à ce stade.
Chez un torréfacteur ou dans un coffee shop, le café est considéré comme un produit frais. Ainsi vous trouverez sur le paquet de café la date de torréfaction, et vous n’aurez aucun doute sur sa fraîcheur.
Le degré de torréfaction du café
Là aussi, on ne parlera pas le même langage dans un supermarché et chez un torréfacteur.
Vous verrez souvent l’indication « force » ou « intensité » sur un paquet de café en supermarché pour faire référence au degré de torréfaction, quand on parlera, sur un paquet de café vendu par le torréfacteur artisanal (souvent de café de spécialité) de torréfaction filtre, torréfaction espresso, ou encore torréfaction claire, medium ou foncée.
Là où la confusion est possible, c’est que dans le café de spécialité, l’intensité du café tient de la méthode de préparation plus que de la méthode de torréfaction : c’est le dosage ou à la mouture du café qui influeront sur l’intensité en tasse. Un café sera plus intense si la dose de café vs la quantité d’eau est plus importante, et/ou si la mouture est plus fine et permet plus de contact avec l’eau.
En supermarché, plus l’intensité est importante, plus la torréfaction est poussée, plus le café aura tendance à être amer, jusqu’à avoir un goût de café brûlé ou de cendres.
En coffee shop ou chez le torréfacteur, le café torréfié pour « filtre » (on parle de torréfaction claire ou light) sera torréfié plus légèrement qu’un café torréfié pour espresso (on parle aussi de torréfaction foncée). Vous trouverez souvent un degré de torréfaction « medium », aussi appelé « omni-roast », adapté au filtre et à l’espresso.
La description du café
Apprenons ici à lire entre les lignes. La description d’un café contient souvent des mots-clés qui, bien interprétés, vous donneront des indices intéressants pour choisir votre café.
Quand on parle sur un paquet de café de saveurs telles que le caramel, le chocolat, les fruits etc., il ne faut pas s’attendre à ce que le café ressemble « vraiment » à du caramel, comme si on y avait ajouté des arômes artificiels. Il en va de même pour les indications telles que « notes de chocolat » ou « fraise ». En revanche, cela donne une bonne indication sur l’orientation gustative et la texture du café.
Les palets les plus avertis parviendront à dénoter des arômes tels que la poire ou le chocolat au lait, les autres peut-être pas tout de suite mais ça ne les empêchera pas d’apprécier un café. Il faut aussi savoir que les professionnels qui ont décrit les notes aromatiques des cafés, l’ont souvent fait à l’aide de dégustations comparatives : il est souvent plus facile de décrire un café en comparaison avec un autre, ce qui ne sera pas votre cas quand vous le dégusterez chez vous.
Les descriptifs du café et leur signification
Les références aux fruits sont utilisées pour décrire des cafés où l’acidité est présente. L’acidité est souvent recherchée dans les cafés de spécialité parce qu’elle les rend vifs, frais, vivants, juteux. Mais l’acidité n’est pas la tasse de café de tout le monde. Si l’acidité vous rebute dans le café, mieux vaut éviter les cafés aux notes trop fruitées. Un conseil toutefois : si vous en avez l’occasion, goutez ces cafés parce qu’on peut être surpris par nos propres goûts 😉.
Les cafés aux notes d’agrumes, de pomme verte : les cafés aux notes citriques seront sûrement les cafés les plus acidulés.
Les cafés aux notes de fruits jaunes, de poire : ici l’acidité sera un peu plus mesurée.
Les cafés aux notes de fruits rouges, de prune : ces cafés peuvent presque faire penser au vin.
Les cafés aux notes de fruits exotiques : ananas, mangue etc. : Ici c’est l’aspect fermenté du fruit qui ressort.
Les cafés aux notes de chocolat, caramel, sucre de cannes, noisette, amandes grillées… : Ces termes dénotent des cafés « ronds », avec assez de corps, plutôt doux voire sucrés, équilibrés.
Les cafés aux notes de miel, de sirop d’érable : ces termes font référence à des cafés corpulents, presque sirupeux, à la sucrosité développée.
Les cafés aux notes florales : les notes florales se retrouvent dans des cafés qui ont souvent peu de corps (on les dit « clean » ou « light »), ils se rapprochent du thé dans la texture, et ont une aromatique développée.
Toutes ces catégories ne sont pas exclusives, un café peut tout à fait se retrouver dans plusieurs catégories.
Le process, aussi appelé traitement, ou méthode de séchage du café
Lavé ou nature sont les 2 méthodes de séchage les plus répandues, bien qu’il en existe de nombreuses autres. Le process « nature » consiste à faire sécher le grain de café avec le fruit (sans l’avoir préalablement dépulpé), ce qui donnera en général au café un goût de fruit plus prononcé.
L’altitude à laquelle a été cultivé le café
L’altitude est aussi un indicateur intéressant, même si, comme pour les autres critères, il ne faut pas en faire une religion. Plus l’altitude est élevée, plus on peut attendre d’un café. Les cafés de spécialité poussent au-delà de 800 mètres d’altitude. C’est notamment dû au fait qu’avec l’altitude l’oxygène vient à manquer, ce qui oblige les caféier à puisez l’énergie nécessaire à leur épanouissement plus profondément dans la terre allant ainsi chercher plus de nutriments.
Le pays ou la région d’origine du café
On cite ce critère en fin d’article à dessein : souvent considéré comme un attribut en soi descriptif du goût d’un café, le pays d’origine seul ne permet en réalité pas de dire qu’un café sera plus ou moins doux, plus ou moins fruité etc. les éléments cités plus haut auront autant voire plus d’influence sur les qualités gustatives d’un café.
Aussi, le pays d’origine doit être accompagné, à minima de la région de production, et mieux encore, de la ferme ou de la coopérative fermière de provenance du café en question pour avoir une valeur informative : s’agit-il d’une région au sol argileux, volcanique, quelle en est l’altitude, les caféiers ont-ils poussé au milieu de forêts, etc.
Vous savez à présent décrypter une étiquette comme un pro ! Mais finalement, ce qui importe, c'est que vous passiez un bon moment en buvant votre café :-).