Team thé / Team café, pas besoin de choisir
Il n’est pas rare de voir partout sur les réseaux sociaux ou d’entendre au détour d’une conversation une comparaison entre thé et café - qu’il s’agisse des boissons en elle-même ou dans les habitudes de consommations qui en découlent. Pourtant, bien que les deux boissons soient différentes et aient chacune leurs consommateurs fidèles, c’est aujourd’hui bien du thé que nous allons parler.
Avec 36 000 tasses de thé bues chaque seconde à travers le monde et la mise à jour de notre offre de thés et infusions sur notre boutique, nous ne pouvions pas passer à cô-thé de l’occasion d’échanger sur le sujet !
Le thé : Quoi ? Comment ? Depuis quand ?
Le thé provient de la récolte des feuilles du théier (une variété d’arbres disposant d’un feuillage persistant - qui ne tombe pas que quelle que soit la saison). Dans le but d’être consommé le plus longtemps possible après sa récolte, le thé est séché et conditionné pour favoriser sa conservation, son stockage ainsi que son transport.
Bien que de nombreuses rumeurs circulent quant à ses origines, on a pu identifier des restes de thé ou d’outils permettant d’en faire infuser ou d’en servir dans d’anciennes civilisations : En -400 av. J-C dans une tombe de la ville de Zoucheng ou encore dans celle d’un empereur Han à l’ouest du Tibet en -200 av. J-C.
Déjà à cette époque, le thé est utilisé pour parfumer de l’eau en le faisant infuser avant de boire le breuvage. Ses vertus thérapeutiques et relaxantes font la notoriété de cette boisson partout en Asie de l’Est à tel point qu’au temps des Trois Royaumes (220 à 280 ap. J-C), le thé est alors consommé quotidiennement en Chine.
Trouvant rapidement sa place sur les étales des marchands, le thé est importé au Japon, en Corée du Sud et se répand sur tout le continent asiatique, devenant au fil des siècles un produit qui fera partie de nombreux rituels religieux. Ce n’est qu’au début du XVIIe siècle que le thé est introduit en Europe par des commerçants portugais et hollandais.
Des décennies plus tard, vers 1780, l’Angleterre règne en maître sur l’import de thé chinois à destination de l’Europe. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour que les premières plantations de théiers voient le jour sur le continent africain, notamment au Malawi et au Kenya.
C’est à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale que le thé se fraie une place dans les foyers des petites villes européennes, bien que le coût de ces feuilles soit élevé et le produit réservé aux populations les plus aisées. Le thé consommé à cette époque est alors importé d’Inde, propulsé au rang de premier importateur des petites feuilles sous l’impulsion britannique.
De nos jours, la grande majorité des thés est produite dans de grandes exploitations situées principalement en Chine, en Inde, au Sri Lanka, en Turquie ou au Kenya. On cultive le thé dans près d’une quarantaine de pays à travers le monde, allant de l’Amérique du Sud à l’Asie en passant à par le continent africain.
Bien que les productions de ces pays soient majoritairement destinées à la grande distribution, on peut constater depuis quelques années l’augmentation du nombre de « jardins » parfois très petits où sont cultivés des thés très prisés des connaisseurs.
Les thés les plus courants
Qu’ils soient verts, noirs, blancs ou encore rouges, les thés présentent différents aspects et offrent un panel de saveurs variées pour ceux qui l’apprécient. Mais quels sont les facteurs qui influencent la couleur de ces thés ?
Quelle que soit la couleur du thé, toutes les feuilles proviennent de la même plante : le théier, connu sous le nom botanique de Camellia Sinensis. Cette plante aux origines chinoises comporte deux variétés distinctes :
Une variété cultivée principalement en Chine et en Asie de l’Est. Reconnu pour la douceur et le moelleux de son caractère (nom botanique : Camelia Sinensis var. Sinensis)
Une seconde variété cultivée majoritairement sur les terres indiennes au caractère plus marqué (nom botanique : Camelia Sinensis var. assamica)
Si la plante est la même, malgré ses deux variétés différentes, quel est l’élément déterminant dans la fabrication des différents types de thé ?
En réalité, les facteurs sont multiples : de l’oxydation au traitement des feuilles en passant par les méthodes de cuissons et les périodes de récolte.
Prenons un facteur parmi ceux-ci : l’oxydation. Elle se produit très rapidement après la récolte des feuilles de thé. Cette réaction naturelle impacte directement l’aspect et la saveur donnée par les feuilles lorsqu’elles sont infusées, d’où l’importance de gérer au mieux le phénomène.
Le thé vert
Les feuilles du Camélia Sinensis var. Sinensis sont immédiatement cuites (à la vapeur ou à la poêle) après avoir été récoltées. C’est grâce à la très faible oxydation des feuilles que le thé conserve sa couleur verte, donnant ainsi un résultat une fois infusé allant du jaune au vert clair.
La teneur en caféine du thé vert équivaut à seulement 25% de celle du café, à quantité équivalente.
Les thés verts sont principalement cultivés en Asie, notamment en Chine et au Japon. Sur les terres japonaises sont majoritairement produits et consommés les thés Sencha (à hauteur de 50% de la production du pays) et Bancha. On parle ici des thés les plus connus en Occident mais la richesse culturelle japonaise autour du thé est bien plus vaste.
En parallèle, une méthode ancestrale permettant la production de thé dit « ombré » requiert que les théiers soient ombragés pendant plusieurs jours avant la récolte pour augmenter la teneur en chlorophylle et en caféine de leurs feuilles. C’est grâce à cette technique que sont produits les thés Gyokuro, Kabusecha et Tencha. Après récolte, les feuilles de thé sont cuites à la vapeur afin de stopper l’oxydation de ces dernières. Cette technique donnera une infusion verte un peu plus prononcée avec un goût herbacé en bouche.
En Chine cependant, les feuilles de thés sont cuites à la poêle après récolte, donnant un résultat plus doux que le thé vert provenant du Japon. Sa couleur est aussi moins vive donnant plus souvent une couleur dorée lorsque les feuilles sont infusées.
Le thé noir
Connu à travers le monde grâce au célèbre English breakfast, le thé noir est certainement le thé le plus commercialisé en grande surface et celui le plus consommé en Europe.
Donnant une infusion de couleur ambrée voire cuivrée, sa saveur est plus prononcée que les autres types de thés.
Après leur récolte, les feuilles de thés sont flétries avant d’être légèrement écrasées ou broyées suivant certaines techniques. Les feuilles sont ensuite oxydées, leur procurant ainsi la couleur la plus sombre des types de thés commercialisés.
À quantité équivalente, le thé noir contient environs 50% de la caféine d’une tasse de café.
Le thé noir est originaire de Chine et d’Inde, en parallèle le Sri Lanka et le Népal commencent à se faire une place dans l’import de thé noir sur le marché mondial.
Notons que les thés noirs indiens sont une très bonnes bases pour des préparations lactées à base de thé, ces derniers ayant une saveur plus prononcée qui résistera mieux à l’ajout de saveurs supplémentaires. A contrario, les thés noirs produits en Chine sont plus doux et consommés généralement nature.
Thé blanc
Récolté sur une période d’une quinzaine de jours seulement sur les terres chinoises, le thé blanc provient comme ses deux précédents homologues du Camélia Sinensis var. Sinensis. Lors de la récolte, le thé blanc est encore à l’état de bourgeons ou avec des feuilles peu développées.
Après cette étape, les bourgeons ou feuilles ne sont que très peu traités avant d’entrer en phase de flétrissage qui va durer plusieurs semaines. Ces récoltes ayant besoin de plus de temps pour rendre l’eau qu’ils contiennent comparativement aux autres types de thés. Une fois flétris, le thé blanc est séché puis emballé avant d’être mis à la vente.
Comparé aux autres thés, le thé blanc libère une très faible concentration de caféine lors de son infusion
Principalement cultivé en Chine, dans la province de Fujian, le thé blanc est riche de son Histoire quant aux pratiques liées à ce dernier. Des grands crus de thés blancs y sont produits et portent souvent des noms en rapport avec les légendes et coutumes qui s’y rattachent. Bien que majoritairement produit sur les terres chinoises, on retrouve également des cultures de thés blancs au Népal, à Taïwan et au Sri Lanka.
Thé Rooibos
Enfin, le thé Rooibos (ou « thé rouge » de par sa couleur caractéristique) est en réalité une infusion réalisée à partir d’une variété d’arbuste de la famille des acacias. Bien qu’aucune feuille de thé ne soit nécessaire à l’élaboration de cette boisson, elle en porte pourtant le nom. Cette dénomination n’est pas volée pour autant car le thé Rooibos a un corps similaire à celui du thé noir.
Son goût naturellement sucré et son corps permettent à ce type de thé de pouvoir être mélangé avec du lait ou d’autres ingrédients pour créer des mélanges aromatisés.
Le thé Rooibos, ne nécessitant aucune feuilles de thé, celui-ci ne comporte donc pas de caféine.
La variété de buisson qui permet l’infusion du Rooibos est cultivé exclusivement en Afrique du Sud dans les montagnes au nord du Cap de Bonne-Espérance. Ces plants, de plus en plus connus et demandés en Europe depuis quelques années sont consommés sous forme d’infusion depuis des siècles par les populations indigènes.
Conclusion
Au fil de cet article, vous vous êtes certainement rendu compte de la multiplicité de facteurs qui influent sur l’apparence et la saveur de vos infusions. Mais nous n’avons fait ici qu’effleurer la surface du vaste sujet qu’est celui du thé car chaque terroir et environnement qui l’accompagne a un impact important sur la saveur de votre infusion. Autrement dit, il y a autant de saveurs de thés qu’il y a de cultures de thés à travers le monde.
Que vous soyez en phase de découverte du thé ou un fervent de ce breuvage, nous ne pouvons que vous encourager à rester ouverts aux découvertes, aux mélanges et aux saveurs que peut offrir une tasse de thé.
En parlant de découverte, nous vous avons présenté ici les thés plus connus mais de futurs articles sur d’autres types de thés, moins mis en avant avec pourtant de grands potentiels gustatifs arrivent très bientôt sur notre blog.